En 1984, le ministre français de la culture Jack Lang, lance une « Journée portes ouvertes dans les monuments historiques », chaque 3^e dimanche de septembre ; et en 1985 il propose son extension à l’échelle de l’Europe. 
Six ans plus tard, en 1991, le Conseil de l’Europe rebaptise l’évènement en instituant les « Journées européennes du patrimoine ». Et en France ces journées sont organisées chaque année le troisième week-end du mois de septembre.

Depuis un quart de siècle qu’a lieu cet évènement, force est de constater que les Africains résidant en Europe sont partout très largement absents de ces manifestations. Pourtant, au moins depuis la parution en 1985 de l’ouvrage de l’érudit guyanais feu Ivan Van Sertima « African Presence in Early Europe », il n’est plus permis d’ignorer la contribution majeure des Africains au patrimoine immatériel  et matériel de l’Europe. 

En France, Nantes, ville portuaire qui fut le premier port négrier constitue un cas particulier : le pillage colonial a façonné cette ville qui doit son essor au trafic esclavagiste et au commerce des produits africains. 

Or Nantes a manifesté au cours des dernières décennies une détermination politique forte de projeter à l’échelon non seulement national, mais international, une image d’avant-garde de la défense des droits humains (création d’un mémorial à l’abolition de l’esclavage, d’un forum mondial des droits humains …) et a actualisé la prégnance de la colonisation historique dans la ville (signalétique…) par la projection au présent d’une Afrique d’attraction touristique populaire (Grand éléphant, Village de Kirikou…).  

Toutefois, l’armature de la démarche politique est rapidement apparue sous le crépi des bons sentiments. Garder la main sur la production de l’Histoire en finançant une rénovation d’un récit national par trop grossièrement mensonger, aux fins de mieux entraver la révélation par les militants d’une réalité critique qui ébranle tout le récit national.

Concernant les Journées du patrimoine, l’urbaniste Thomas BOULI, de l’association AFRIQUE-LOIRE, a relevé le défi.

Mettant à disposition de tous, son expertise forgée au fil de recherches approfondies menées depuis des années sans soutien institutionnel, Thomas BOULI a mis au jour plusieurs informations de premier plan qui viennent enrichir l’histoire à la fois locale et nationale. Des informations auxquelles, à ce jour, les institutions ne semblent pas réceptives.

Le MIR-FRANCE prend par conséquent l’initiative de lancer la création d’un « PRIX DE LA JOURNÉE AFRICAINE EUROPÉENNE DU PATRIMOINE – France », et le décerne, cette année 2016, à l’association AFRIQUE-LOIRE et à Thomas BOULI qu’il reconnaît en tant qu’expert.

Ce prix et cette reconnaissance se matérialisent d’ores et déjà par deux engagements :  

·         Faire connaître les fruits de ces recherches, qui peuvent être source d’inspiration et de vocation pour d’autres, 

·         Contribuer à étendre la reconnaissance de Thomas BOULI en tant qu’expert et personne-ressource, au-delà de la région nantaise.

Les musées français bénéficient jusqu’à ce jour des gains liés à l’exploitation du patrimoine africain pillé.

Le MIR-FRANCE demande à la région qu’une « taxe de réparation » soit instaurée sur les entrées, et se tient à disposition, si le principe en est retenu, pour contribuer à définir les modalités pratiques de sa gestion.

Le MIR-FRANCE demande à l’Etat, qu’au titre de la réparation, les images (photos, vidéos, fichiers audio) de pièces issues du pillage colonial ne puissent plus être privatisées par le copyright, pour que les personnes d’ascendance africaine qui entreprennent des travaux de réappropriation de leur patrimoine, puissent en user librement. 

De : info@afriqueloire.org <info@afriqueloire.org>
Envoyé : mercredi 14 septembre 2016 15:39
À : boulithomas
Objet : PROGRAMME AFRIQUE aux Journées Européennes du Patrimoine